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TÉMOIGNAGES

3 témoignages:

Audrène

Avoir mon portrait d’âme.

 

L’idée me rend mi-sceptique, mi-enchantée. C’est à la fois terriblement enthousiasmant et très abstrait. Juste en donnant mon prénom et ma date de naissance. Je suis impatiente de voir le résultat. Je n’ai besoin de ne rien faire ou de penser. Le portait sera fait en se reliant à moi mais la reliance n’aura pas d’incidence sur ma vie.

 

En recevant le dessin, je ne m’attendais pas à être aussi troublée. La sensation est étrange. Le dessin me parle énormément même ce si ce ne sont pas ces symboles que j’aurais utilisé pour me décrire. Pourtant c’est étrangement familier et je mets le dessin de côté car je sens l’émotion m’envahir.

Et puis j’y reviens parce qu’il m’appelle, et j’ai l’impression de me prendre un coup dans la tronche et qu’enfin je vois et je comprends quelque chose au fond de moi qui voulait sortir depuis longtemps. J’en tremble de façon désagréable mais ça me fait du bien. Je sens qu’une sorte de verrou a sauté et que quelque chose qui a besoin de se déverser en moi y arrive enfin.

 

Quelque jour plus tard, dans une situation quotidienne un peu compliquée, le dessin m’est revenu en  tête comme un flash, ce qui m’a aidé à résoudre la situation.

Netzach Sephirah

Sofy faisant un portrait d'âme

Je suis toujours heureuse que quelqu’un me demande d’accéder à son univers pour en faire une création. C’est un voyage dans un paysage inconnu où pour moi tout est nouveau et ludique.

Et puis vient l’appréhension. Finalement je ne connais pas le processus exact qui me permet de faire ce que je fais. Même si je ressens que je mets en marche des étapes, plus ou moins consciemment. Ce flou, qui fait aussi partie du processus peut créer une insécurité momentanée. Et si ça ne marchait pas, et si je n’y arrivais pas, et si ça ne parlait pas à la personne en face ?

A distance, je me fixe sur la personne qui me demande, c’est comme si je branchais un écouteur sur quelqu’un. Et je laisse venir. Cette partie-là peut durer quelques secondes ou plusieurs jours, pendant lesquels je vaque sans problème à mes occupations. C’est une tâche d’arrière-plan qui va doucement remonter à la surface.

Quand je sens le moment venu, il m’arrive d’écrire quelques mots ou phrases. Ou je commence directement à dessiner, sans ligne directrice particulière.

Parfois, la personne fait sa demande et j’ai tout de suite les grandes lignes de l’œuvre.

Je dessine en me laissant porter par la mélodie dans ces écouteurs symboliques. Puis viennent les textures, les couleurs, les paysages. Comme une téléportation vers un ailleurs indéfini. Je regarde régulièrement l’image qui se crée, l’image que je crée. Je la laisse parfois reposer quelques jours et si je n’ai pas d’image précise, ce sont mes mains qui prennent les crayons ou les peintures qu’il faut. Ma main sait, le hasard sait. Et dans ces moment-là je suis la main, je suis le hasard.

 

Vient le moment de la transmission : un envoi de l’image, accompagné des grandes lignes de ma démarche la concernant, une explication des symbolismes qui ressortent (ces symbolismes sont expliqués grâce à l’aide d’internet et d’un dictionnaire des symboles). Je reste un peu suspendue à un retour éventuel. Comment sera reçu mon œuvre, comment la personne se recevra elle-même ? Parfois je n’ai pas de retour. Cela fait partie du processus. Je transmets quelque chose à quelqu’un mais ça ne m’appartient pas et je reste quelque fois dans le mystère.

J’ai eu quelques retours, très émouvants. Celui d’Audrène était le plus intense. Je me rappelle avoir eu les larmes aux yeux. Et mes esprits m’ont dit : « Tu vois, la magie ça existe mais on ne te la montre pas explicitement parce que c’est très perturbant ». Et le cerveau humain est ainsi fait qu’il oublie bien vite les détails de la démonstration pour ne laisser que la trace d’une émotion, même si elle a été intense et extraordinaire.

 

Si le dessin se fait en présentiel, il y a un flottement, une légèreté un peu lumineuse qui s’installe durant le face à face. Moi et cette personne nous voguons sur des courants invisibles et chauds. Je précise dès le départ que nous pouvons parler ou pas, qu’elle peut me poser des questions ou pas. Il n’y a pas de règles. Je commence par tirer une carte de l’Oracle de Sofy : la personne en face peut se focaliser sur quelque chose de concret dès le début d’une démarche plutôt abstraite. Cette carte permet de définir l’ici et maintenant et me donne en douceur une porte d’entrée. Pour moi, cela permet aussi un ancrage, qui m’aide à gérer le stress. Avoir quelqu’un d’inconnu face à soi qui compte sur moi pour que je dessine son âme pendant qu’elle va me regarder faire, c’est un challenge. Très agréable mais un challenge malgré tout.

Pendant le processus, je pourrais dire que je ne sais pas ce que je fais, c’est l’impression que j’ai. Mais c’est faux. Mes traits sont sûrs, mes affirmations toujours pertinentes. Je le vois dans le regard de mon interlocuteur. Je vois son émotion dans ses yeux humides, sa surprise d’être vue, sa surprise de se voir naître sur une feuille, à travers moi qui papote comme quand on boit un café avec une copine. Je vois tout cela visuellement chez la personne en face. Et toujours je me dis : » c’est moi qui fait ça ? Je sais faire ça ? » et c’est à mon tour d’être émue par moi-même et grâce à l’autre. Cette étape est toujours très intense et énergétique.

 

Puis je remets le dessin, la personne le tien entre ses mains. Elle se tient elle-même entre ses mains. Elle regarde son âme à travers le reflet que je lui ai fourni. Je sens son cœur battre et ses mains trembler légèrement. Je lui explique que cette œuvre va l’accompagner, qu’il faut la regarder régulièrement, où l’accrocher là où elle sera visible, ce qui l’aidera dans sa vie.

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